32
Soins, Techniques, Astuces
Du patient à la thérapie en passant par la souris
Du patient à la thérapie
en passant par la souris:
le rôle du neuropep-
tide PACAP dans la
fonction et formation
plaquettaires
La docteure Kathleen Freson est la
deuxième lauréate du Prix Edmond Secq-
André Houssiau destiné à l’Académie
Royale de Médecine pour le meilleur
travail en hémophilie/coagulation. Elle
nous livre ici un résumé, forcément
assez technique, de ses recherches de
pointe qui l’ont conduite à découvrir
un mécanisme inconnu jusqu’ici de la
coagulation!
Trois éléments sont indispensables
pour un fonctionnement correct
de l’hémostase: la contraction de la
paroi vasculaire, les plaquettes et
les protéines de coagulation. Une
tendance hémorragique est souvent
héréditaire et généralement due à un
défaut dans l’hémostase primaire (trop
peu de plaquettes et/ou dysfonctionne-
ment plaquettaire) ou dans l’hémostase
secondaire (absence de facteurs de
coagulation). Des pathologies humaines
liées à chacune des deux phases de
l’hémostase ont été décrites, tels la
thrombasthénie de Glanzmann et le
syndrome de Bernard-Soulier (défaut
de l’hémostase primaire), ou l’hémo-
philie A et B (défaut de l’hémostase
secondaire). Toute-
fois, la cause de la
plupart des problèmes hémorragiques
demeure inconnue. Une étude récente
a pu identifier un neuropeptide appelé
pituitary adenylyl cyclase-activating
peptide” (PACAP) qui semble être
important dans l’hémostase primaire,
et ceci tant sur le plan de la fonction
plaquettaire que sur leur formation.
La mégakaryocytopoïèse et la produc-
tion de plaquettes est un processus
particulièrement complexe. Plusieurs
facteurs de croissance ainsi que des
cytokines et facteurs de transcription
y sont primordiaux. Le PACAP et le
vasoactive intestinal peptide” (VIP)
sembleraient aussi jouer un rôle dans
ce processus par l’intermédiaire de leur
récepteur commun, VPAC1, qui est un
récepteur lié à la protéine Gs. L’idée
vient d’une étude de deux patients
non apparentés avec une trisomie
partielle chromosomique 18p11 avec
pour conséquence la présence de trois
copies du gène PACAP et donc une